Dans les heures qui suivent une compĂ©tition sportive, le partage d’un verre d’alcool entre amis permet une bonne dĂ©compression. Il n’est pas rare d’entendre de la part de certains sportifs que la biĂšre est une bonne boisson de rĂ©cupĂ©ration. Est-ce que la consommation de boissons alcoolisĂ©es est compatible avec la pratique sportive ?

Des experts scientifiques ont montrĂ©s les effets nĂ©fastes de la consommation d’alcool sur l’organisme pour les raisons suivantes :

  • Vasodilatation cutanĂ©e augmentĂ©e :

AprĂšs consommation d’une boisson alcoolisĂ©e, on observe une augmentation de la vasodilatation cutanĂ©e. Celle-ci gĂ©nĂšre une sudation et des pertes minĂ©rales plus importantes, ainsi qu’une baisse de l’apport de sang aux muscles, prĂ©judiciable Ă  la performance.

L’alcool bloque l’élimination de l’acide lactique produit par vos muscles Ă  la suite d’un effort et qui est Ă  l’origine des crampes. De ce fait, le taux d’acide lactique augmente Ă  l’effort et ce qui contrarie le foie dans sa fabrication de glucose Ă  partir de substrats non glucidiques (nĂ©oglucogĂ©nĂšse). L’altĂ©ration de cette voie du mĂ©tabolisme Ă©nergĂ©tique accroĂźt le risque d’hypoglycĂ©mie lors d’exercices prolongĂ©s.

  • Effet diurĂ©tique :

Tous les alcools accentuent le phĂ©nomĂšne de dĂ©shydratation du sportif, parce qu’ils agissent comme un diurĂ©tique. Le volume urinĂ© est en gĂ©nĂ©ral plus important que le volume d’eau absorbĂ©, ce qui induit une dĂ©shydratation importante. De plus, les pertes minĂ©rales et vitaminiques sont importantes. La consommation d’alcool en rĂ©cupĂ©ration est Ă  Ă©viter si vous souhaitez profiter d’un bon statut hydrique aprĂšs l’effort.

  • Sommeil non-rĂ©cupĂ©rateur :

La biĂšre reste un alcool. Elle provoque donc une sensation euphorisante temporaire et affecte la qualitĂ© et la quantitĂ© de sommeil. L’effet de somnolence ressenti aprĂšs l’absorption d’alcool ne vous procure aucunement un sommeil rĂ©parateur.

  • Limite les adaptations musculaires :

La masse musculaire dĂ©pend de l’équilibre entre la fabrication de nouvelles protĂ©ines et leur dĂ©gradation (anabolisme et catabolisme). Si la consommation d’alcool ne va pas favoriser le catabolisme, elle a en revanche un impact sur le catabolisme. Des chercheurs ont montrĂ© que l’ingestion d’alcool bloque la phosphorylation de mTor qui est l’activateur de la synthĂšse protĂ©ique. De ce fait, la consommation d’alcool rĂ©duit la synthĂšse protĂ©ique.

  • Favorise le grignotage :

L’alcool entraine une hypoglycĂ©mie (plus ou moins forte en fonction de la quantitĂ© d’alcool absorbĂ©), la sensation de faim apparaĂźt alors. Pour compenser cette baisse de glucides sanguins, vous aurez tendance Ă  vous tourner vers des aliments inadaptĂ©s Ă  une bonne rĂ©cupĂ©ration.

L’alcool semble davantage ĂȘtre un perturbateur de l’équilibre du sportif qu’un booster de performance. Il y a un temps pour tout, une 3Ăšme mi-temps ou une fin de course peut se fĂȘter sans alcool 😉

Laurine Caliz – DiĂ©tĂ©ticienne nutritionniste du sport